Cher Crypto & Fiat Bros

Auteur: Gigi | Date Originale: 20/11/22 |Traduit par: Sovereign Monk | Dear Crypto & Fiat Bros

Cela devrait être évident maintenant, mais j'ai peur de devoir l'expliquer quand même : Bitcoin, pas blockchain. Bitcoin, pas crypto. Bitcoin, pas technologie de registre distribué. Bitcoin, pas DeFi. Bitcoin, pas Web3. Bitcoin, pas CBDCs. Bitcoin, pas l'agriculture de rendement. Bitcoin, pas les néo-banques centralisées qui vous vendent des bitcoins papier à réserve fractionnaire. Bitcoin.

Si vous pensez que Bitcoin est mort, vous vous êtes fait avoir par les journalistes de la presse fiduciaire. Si vous pensez que Bitcoin est lent, ou de la vieille technologie, ou MySpace, ou le modèle T, vous avez été trompé par des vendeurs d'huile de serpent.

Dans le premier cas, vous avez probablement un sentiment de suffisance : "Je savais que c'était une chaîne de Ponzi ! Heureusement que je n'ai pas investi dans le bitcoin. Je vous avais dit qu'il irait jusqu'à zéro !"

Dans ce dernier cas, vous êtes probablement encore sous le choc car il est fort probable que vous venez de perdre tout votre argent. Vous êtes peut-être encore dans le déni. Vous êtes peut-être en colère ou même déprimé. Peut-être que vos pièces de monnaie pré-minées par l'ordinateur mondial sont enfermées dans un système de jalonnement contrôlé de manière centralisée, et que vous n'avez aucun moyen de les ressortir.[1] Malheureusement, il n'existe aucun moyen d'accélérer les cinq étapes du deuil. Malheureusement, il n'existe aucun moyen de franchir rapidement les cinq étapes du deuil. Il faut s'y atteler jusqu'à ce que l'on parvienne enfin à l'acceptation : "Je n'ai jamais eu de bitcoins, je n'ai eu que des reconnaissances de dette et des bitcoins papier. J'étais le rendement qui était exploité."

Admettre que l'on s'est fait avoir est l'une des choses les plus difficiles qui soient. Il faut de l'humilité, de la force, de l'autoréflexion, et ravaler sa fierté pour reconnaître qu'on s'est fait avoir. Il est plus facile de rejeter la faute sur quelqu'un d'autre et d'y renoncer, ou de jeter les mains en l'air et de s'en aller. C'est une dure vérité, et à un moment donné dans le futur, vous serez capable de l'entendre :

Vous avez été trompé, et vous ne pouvez vous en prendre qu'à vous-même.

Si c'est trop douloureux pour le moment, très bien. Prenez du recul. Faites autre chose pendant un moment. Passez du temps avec votre famille, ou dans les bois, ou allez à la pêche ou autre. Et quand vous reviendrez, essayez de vous faire à l'idée suivante : Bitcoin est le signal, et le reste est du bruit. Tout le bruit.

Je n'écris pas ça pour vous frapper quand vous êtes à terre. J'écris ceci parce que je crois que personne n'est irrécupérable. J'écris ceci dans l'espoir que certains d'entre vous, chers crypto-bros, n'auront à toucher le fourneau de shitcoin qu'une seule fois. J'écris ceci dans l'espoir que certains d'entre vous, chers fiat bros, comprennent enfin que le bitcoin n'est pas seulement différent de toute la "crypto", mais qu'il est différent de toutes les autres monnaies, y compris vos chères shitcoins émises par le gouvernement. Mon message pour vous est le même :

Il y a le bitcoin, et il y a tout le reste.

Vous devez comprendre que le bitcoin n'est pas une application, ni une société, ni une action, ni un investissement. Bitcoin n'a pas de conseil d'administration, ni de PDG, ni de bénéfices trimestriels. Il n'y a personne "derrière" Bitcoin.

De nombreux bitcoiners ont des opinions tranchées sur la question du bitcoin et de la "crypto", et ce pour de bonnes raisons. L'une d'elles est une percée aux proportions énormes. Les autres sont des imitations bon marché, des copieurs qui profitent de cette percée depuis trop longtemps, semant la confusion dans l'esprit des novices et des petits investisseurs. "Crypto", ce sont des nerds qui redécouvrent l'impression monétaire et les systèmes pyramidaux. Des repas apparemment gratuits soutenus par des machines à mouvement perpétuel qui fonctionnent avec du technobulle.

Crypto n'est pas comparable à Bitcoin. Si vous voulez comparer le bitcoin à quelque chose d'autre, comparez-le au feu, au chiffre zéro, à la roue, à la presse à imprimer ou à l'électricité. Oui, c'est aussi important que ça. C'est un réseau autopoïétique qui est stable en interne et qui ne peut pas faire faillite. L'antidote à la corruption de l'argent.

C'est une chose entièrement nouvelle, quelque chose qui est si profond, si étranger, si nouveau que la plupart des gens ne l'apprécient pas. Je ne les blâme pas. La plupart des gens ne connaissent rien à la cryptographie, aux réseaux, à l'argent ou aux protocoles ouverts. Par conséquent, la plupart des gens se laissent facilement berner.

Qu'est-ce que le bitcoin a de si révolutionnaire ?

• Le bitcoin est absolument rare
• L'émission de bitcoins est fixée dans le temps.
• Les bitcoins peuvent être stockés dans votre tête
• Les bitcoins peuvent être envoyés à la vitesse de la lumière.
• Les bitcoins peuvent être vérifiés par n'importe qui, facilement et à moindre coût.

Chacun de ces points est révolutionnaire en soi.

Nous n'avons jamais eu d'actif liquide qui soit absolument rare. Nous n'avons jamais eu de monnaie artificielle qui n'avait pas d'émetteur. Nous n'avons jamais eu de bien commercialisable qui ne soit que des mots, quelque chose qui m'épate encore aujourd'hui : apprenez 12 mots par cœur, et vous pouvez fuir votre pays avec votre richesse intacte. Nous n'avons jamais eu d'argent à grande vitesse sans avoir à recourir au crédit.

Permettez-moi de répéter ce dernier point : pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, nous disposons d'une monnaie qui est de l'information pure - quelque chose qui stocke la valeur en bits et en octets directement, sans avoir à compter sur un tiers de confiance - et parce que c'est de l'information pure, elle peut être envoyée à n'importe qui à la vitesse de la lumière.

Malheureusement, la plupart des gens n'ont pas conscience de cette caractéristique essentielle du bitcoin : Le bitcoin n'est pas un crédit. Ce n'est pas une reconnaissance de dette. Pas une promesse. Il ne dépend d'aucune contrepartie. Ce n'est pas une responsabilité. Comme l'or avant lui, il n'est soutenu par rien. C'est la chose désirable elle-même. C'est de l'argent. De l'argent pur, indéboulonnable.

Que vous soyez un crypto bro rekt ou un ami du fiat, il y a une chose qui est particulièrement difficile à accepter. La seule chose qui distingue le bitcoin : tout fonctionne sans personne aux commandes.

Le bitcoin est mieux compris comme une force de la nature, comme le va-et-vient de la marée, comme le soleil qui se lève à l'est et se couche à l'ouest. Vous pouvez avoir une opinion sur le sujet, mais votre opinion n'a aucune influence sur le phénomène. La marée va aller et venir, le soleil va se lever et se coucher, et Bitcoin va produire un nouveau bloc. Toutes les 10 minutes.

Au milieu des gros titres qui retiennent l'attention cette semaine et dont on parlera pendant des décennies, je veux attirer votre attention sur un non-titre bien plus profond et impressionnant : toutes les 10 minutes, un nouveau bloc de bitcoin est produit. Toutes les 10 minutes. Toutes les 10 minutes.
- Ross Stevens

Source: bitfeed.live

Bitcoin fonctionne tout simplement. Comme une horloge. Il fonctionne parce que vous n'avez pas à faire confiance à qui que ce soit. Il fonctionne parce qu'il utilise les mathématiques et la physique - les lois de la nature - pour éliminer toute confiance du système. Il fonctionne parce que vous pouvez tout vérifier vous-même. Elle fonctionne parce qu'elle n'est pas une chose extérieure (dictée par quelqu'un d'autre) mais une chose émergente : elle est née d'une validation et d'une vérification incessantes. Cela fonctionne parce que c'est vous et vous seul qui êtes responsable.

Si vous n'êtes pas responsable, vous n'utilisez pas de bitcoin. Vous faites confiance à quelqu'un d'autre pour son interprétation du bitcoin ou, pire encore, vous faites confiance à quelqu'un d'autre pour détenir des bitcoins pour vous.

Le problème fondamental de la monnaie conventionnelle est toute la confiance qui est nécessaire pour qu'elle fonctionne. Il faut faire confiance à la banque centrale pour ne pas déprécier la monnaie, mais l'histoire des monnaies fiduciaires est pleine d'abus de confiance. Il faut faire confiance aux banques pour détenir notre argent et le transférer électroniquement, mais elles le prêtent dans des vagues de bulles de crédit avec à peine une fraction en réserve. Nous devons leur faire confiance pour la protection de notre vie privée, pour qu'elles ne laissent pas les voleurs d'identité vider nos comptes.
- Satoshi Nakamoto

Le bitcoin a été créé en réponse aux pressions exercées par le monde de la monnaie fiduciaire. C'est une technologie anti-agression. Mais elle ne l'est que si vous l'utilisez correctement : votre nœud, vos règles, vos clés, votre bitcoin.

Crypto, d'autre part, c'est du fiat sur des stéroïdes. Pire, c'est du fiat sous méthamphétamines. C'est la croyance que l'argent honnête ne compte pas, c'est pourquoi chaque projet, chaque personne, chaque échange, chaque réseau, chaque système, chaque communauté, et chaque jpg a besoin de sa propre forme d'argent. C'est le nihilisme économique.

Les deux ne pourraient pas être plus différents. Le bitcoin supprime le seigneuriage. Les shitcoins réintroduisent le seigneuriage. Le bitcoin supprime l'effet Cantillon. Les shitcoins réintroduisent l'effet Cantillon. Le bitcoin supprime la confiance. Les shitcoins réintroduisent la confiance. Tout comme les services financiers centralisés motivés par la pensée fiat.

Mais le bitcoin n'est-il pas mort ?

Non, il n'est pas mort. Ce n'est pas non plus une mode, ni soudainement inutile, ni soudainement sans valeur. Ce qui s'est passé est ce qui se passe toujours : les gens deviennent complaisants, les gens deviennent avides et les gens se trompent eux-mêmes et les autres.

En ajoutant la confiance au bitcoin, vous réintroduisez des points centraux de défaillance et de risque systémique pour tous les systèmes construits au-dessus de ces institutions centrales.[2] Cela s'est déjà produit et se reproduira. Le temps est un cercle plat.

Source: Jameson Lopp³

Une fois de plus, une entreprise centralisée a échoué. Une fois de plus, il n'est pas clair quelle part de cet échec est due à l'incompétence, à la malveillance et à la fraude. Encore une fois, le réseau Bitcoin n'a pas été affecté. Encore une fois, les gens se fiaient à la confiance. Encore une fois, le tapis a été tiré.

Il devrait être évident maintenant que les bitcoins détenus par quelqu'un d'autre ne sont pas vos bitcoins. Il devrait être évident que le bitcoin papier n'est pas du bitcoin. En outre, il devrait être évident que le bitcoin et l'effet de levier se mélangent aussi bien que l'huile et l'eau.

Tout cela s'est déjà produit auparavant. Et, la nature humaine étant ce qu'elle est, tout cela va se reproduire. Les gens ne tiendront pas compte des avertissements des bitcoiners les plus expérimentés. Les gens négligeront encore une fois de détenir leurs propres clés. Les gens seront à nouveau victimes des chants des sirènes de plus de gains, plus de rendement, des richesses rapides et de l'argent facile.

Un imbécile et son bitcoin à effet de levier sont vite séparés.
- Caitlin Long

Et lorsque les imbéciles perdront une fois de plus tout leur argent, lorsque vous, chers frères de la cryptographie, vous ferez tirer le tapis par votre cher leader, lorsque vous, chers frères de la monnaie fiduciaire, déclarerez une fois de plus que le bitcoin est mort, et lorsque la 500e nécrologie du bitcoin aura été écrite, le bitcoin continuera de progresser, sans encombre.

Mais qu'en est-il du prix ? Il ne s'est pas effondré ?

Si, il s'est effondré. Et il va s'effondrer encore, et encore, et encore. Comme cela a été le cas dans le passé.

Au moment où nous écrivons ces lignes, le prix du bitcoin est de 16 641 USD. Oui, il est monté jusqu'à 65 000 USD, puis s'est effondré jusqu'à 16 000 USD.

Voici ce que vous devez comprendre :  Le prix en USD est à la fois important et sans importance.

Voici en quoi le prix est important : le BTC doit avoir un prix pour que le système Bitcoin puisse se sécuriser. Le prix est corrélé au hashrate (qui est également corrélé à la sécurité ou, plus précisément, à la garantie de règlement). C'est également un bon indicateur de l'adoption mondiale. Et oui, nous utilisons généralement le dollar américain pour mesurer le prix du BTC car, au moment où nous écrivons ces lignes, le dollar américain est toujours l'unité de compte de ce monde. C'est triste.

Pour voir comment le prix n'est pas important, posons quelques questions et répondons-y une par une :

• L'offre de BTC a-t-elle changé ? Non.
• Le réseau s'est-il arrêté ? Non.
• Pouvez-vous toujours envoyer des sats à n'importe qui sans avoir à demander la permission ? Oui.
• Les détenteurs détiennent-ils toujours la même quantité de BTC ? Oui.
• Peut-on encore vérifier facilement et à moindre coût tout ce qui précède ? Oui.

Du point de vue du réseau Bitcoin, rien n'a changé.

En d'autres termes : les règles du réseau n'ont pas changé. L'offre est toujours limitée. Toutes les 10 minutes, de nouvelles transactions sont réglées. La politique monétaire n'a pas changé. Les propriétés de l'actif n'ont pas changé. Un BTC est toujours égal à un BTC.

Le bitcoin fonctionnait tout aussi bien qu'aujourd'hui lorsque le cours du dollar était nul, ce qui a été le cas pendant les dix premiers mois de son existence. Sans émetteur central, le bitcoin a dû et doit encore croître organiquement en termes de valeur, de distribution et de sécurité, ce qui explique pourquoi de nombreuses personnes, dont moi-même, pensent que l'histoire du bitcoin ne peut pas se répéter, c'est-à-dire qu'une marchandise numérique rare est dépendante du chemin parcouru.

En parlant de prix, il est utile de replacer les choses dans un contexte plus large lorsque l'on parle de prix en premier lieu. Le prix nominal est une expression de la relation, et donc tout prix dépend de l'unité que vous utilisez pour mesurer ledit prix. La lentille économique que vous utilisez pour voir à travers et voir le monde avec.

Il est intéressant de noter, par exemple, que la masse monétaire M2 en USD a augmenté massivement au cours des deux dernières décennies. L'expansion la plus récente de plus de 30% était en grande partie due à la réponse monétaire aux blocages mondiaux. En d'autres termes, lorsque l'on mesure la valeur des choses en USD, tout est faussé d'au moins 30 %.

Lorsqu'il s'agit de vues économiques, nous voyons avec et à travers la monnaie respective avec laquelle nous sommes obligés de faire des calculs économiques. Que notre objectif par défaut soit le dollar, l'euro ou le yen, dépend principalement des circonstances et de la géographie. Il est vrai que le BTC n'est pas encore universellement utile comme objectif, mais il est utile comme comparaison avec les objectifs fiat. Il est utile parce qu'il fournit un contrepoids aux politiques monétaires inflationnistes des monnaies fiduciaires. Elle est utile parce que, du point de vue des BTC, elle montre que tout est réévalué en sats. Même la merde stupide que vous avez achetée il y a quelques années.

Par conséquent, les bitcoiners aiment parler de pouvoir d'achat car il est indépendant de la valeur nominale liée à la mesure de la monnaie fiduciaire. Notez, par exemple, que le graphique du BTC a une apparence très différente selon la mesure utilisée, qu'il s'agisse de l'USD (dollar des États-Unis), de l'ARS (peso argentin), du NGN (naira nigérian), du VED (bolívar vénézuélien) ou, pour choisir quelque chose de complètement différent, du S&P 500, de l'or ou des barils de pétrole.

Dans le monde occidental, nous sommes particulièrement inconscients de la lentille fiat à travers laquelle nous voyons le monde. Nous avons surtout affaire à des monnaies "stables", c'est-à-dire des monnaies dont le pouvoir d'achat diminue lentement. Mais ne vous y trompez pas : toutes les monnaies fiduciaires sont en train de gonfler. Si l'argent peut être imprimé, il le sera. La tentation est tout simplement trop forte.

Par conséquent, toutes les monnaies fiduciaires sont des monnaies de déclin. Et si ce déclin se produit trop rapidement - quand l'argent meurt - la distorsion des prix devient évidente. Et si la distorsion devient suffisamment importante, tout calcul économique à long terme - et avec lui, la vie normale - s'effondre.

Les graphiques ci-dessus montrent clairement deux choses : les monnaies fiduciaires sont conçues pour perdre du pouvoir d'achat au fil du temps. Le bitcoin est conçu pour se monétiser naturellement au fil du temps et, toutes choses égales par ailleurs, il continuera à se monétiser.

Il continuera à se monétiser parce que le bitcoin a de la valeur. C'est votre argent. Personne ne peut interférer avec lui. Personne ne peut l'avilir. Personne ne peut vous le prendre (s'il est stocké correctement, bien sûr). Personne ne peut vous empêcher de l'utiliser. Dans un monde de dé-platformations, de dé-banquages et de CBDCs, avoir de l'argent résistant à la censure et non confiscable est précieux en soi. Si vous n'êtes pas d'accord avec ce qui précède, je vous invite à vérifier votre privilège financier.

Actuellement, la BTC est classée au 28e rang mondial, à la fois en tant qu'actif et par rapport aux monnaies fiduciaires. Il est maintenant au 28e rang parce qu'il s'est effondré, et il s'est effondré parce que les gens sont avides, surendettés, et qu'il n'y a pas de renflouement. Il semble toutefois que, malgré tout cela, le bitcoin continue de se monétiser.

En raison du calendrier d'émission fixe du bitcoin - son émission prédéterminée dans le temps - la seule chose qui peut répondre de manière significative aux vagues d'adoption est le prix. Sinon, comment un actif pourrait-il se monétiser naturellement - un actif qui n'a pas d'émetteur - mais de manière chaotique ? Ou, pour citer Allen Farrington :

"A quoi cela ressemblerait-il s'il semblait effectivement qu'une monnaie globale, numérique, sonore, open source et programmable se monétisait à partir du zéro absolu ?"

Mais le bitcoin ne produit rien !

C'est faux. Toutes les 10 minutes, un nouveau bloc valide est produit. C'est tout ce qui compte. Et avec ce bloc, un autre chapitre de l'histoire impérissable est écrit, et la promesse fondamentale de Bitcoin est tenue : "Je ne vous volerai pas". Ni par l'avilissement, ni par la confiscation.

Si vous pensez que le bitcoin devrait produire autre chose - un rendement, par exemple - vous regardez toujours le monde à travers une lentille fiat. Vous êtes lié à l'idée que vous devez "faire travailler votre argent". Vous ne vous êtes pas arrêté pour reconsidérer le rendement de l'argent détenu.

Je compatis avec vous. Il n'y a pas si longtemps, je regardais le monde à travers la même lentille fiat. J'étais même optimiste sur les "crypto", croyant qu'un ordinateur mondial inarrêtable serait une bonne chose. Il m'a fallu très longtemps pour comprendre qu'imprimer de l'argent n'enrichit pas la société, mais fait exactement le contraire.

De la même manière, il m'a fallu beaucoup de temps pour prendre du recul et me poser les questions suivantes, presque comme un enfant : "Pourquoi votre hypothétique ordinateur mondial a-t-il besoin de sa propre monnaie ? Pourquoi votre entreprise a-t-elle besoin de sa propre monnaie ? Pourquoi votre bourse centralisée a-t-elle besoin de sa propre monnaie ? Pourquoi avez-vous besoin d'imprimer votre propre monnaie pour que votre entreprise soit couronnée de succès ? ".

J'étais moi-même un crypto bro, et c'est la difficulté que j'avais en essayant de répondre sincèrement à ces questions qui m'a détourné de la "crypto" et vers le bitcoin. Et quand j'étais un fiat bro, je ne savais même pas que ces questions valaient la peine d'être posées en premier lieu.

Le plus difficile est de se débarrasser de l'état d'esprit fiat, c'est-à-dire de prendre du recul et de se poser des questions très simples sur l'argent : pourquoi en avons-nous, pourquoi en avons-nous besoin, pourquoi doit-il être rare, pourquoi certaines personnes peuvent l'imprimer alors que la plupart doivent travailler pour l'obtenir, etc. Ce sont des questions difficiles. Ceux qui dirigent les imprimeurs de monnaie ne veulent pas que vous vous demandiez "Que s'est-il passé en 1971 ?". Ceux qui dirigent les casinos de shitcoins ne veulent pas que vous demandiez "mais d'où vient le rendement ?".

Mais même avec toutes les manigances actuelles, j'ai bon espoir. Après tout, "on peut parfois tromper certaines personnes, mais on ne peut pas tromper tout le monde tout le temps".[4] De plus en plus de gens vont apprendre. De plus en plus de personnes détiendront leurs propres clés. De plus en plus de gens feront les comptes.

Cette hypothèse n'est pas basée sur la foi. Les données sur la chaîne du bitcoin montrent certains schémas, que je résumerais ainsi : " la compréhension augmente la conviction, la conviction augmente l'allocation " - ou encore : plus vous en savez, plus vous achetez.

Ces "vagues HODL", comme on les appelle, montrent qu'un nombre croissant de personnes comprennent la dynamique sous-jacente de la politique monétaire fiat ainsi que les différences entre cette dernière et celle de Bitcoin, ce qui les conduit à détenir des BTC dans leurs bilans personnels ou d'entreprise, plutôt que de la monnaie fiat.[5]

Mais la volatilité !

Volatilité, volatilité, volatilité. Tout ce discours sur la volatilité passe à côté de l'intérêt de Bitcoin : une stabilité profonde et systémique.

Le Bitcoin n'est pas volatile. La psychologie humaine l'est.

Le comportement humain est volatile. Le bitcoin ne l'est pas. Par conséquent, le prix du marché du bitcoin peut être volatile. Mais le bitcoin ne l'est pas. Le réseau Bitcoin fonctionne en continu depuis plus de dix ans. Il est prévisible, stable et fiable. De ce point de vue, le bitcoin est la chose la plus stable qui soit.

Toutes les 10 minutes, un nouveau bloc est trouvé. Toutes les 10 minutes, l'ensemble du système gagne en fiabilité et en stabilité, indépendamment des fluctuations de prix.

Tant que de nouveaux blocs sont trouvés, il n'y a pas de quoi s'inquiéter. Une fois de plus, le regard que vous portez sur le bitcoin a une grande importance. Prenez du recul. Faites un zoom arrière. Regardez les blocs, pas le prix. Le temps, pas le rendement. La monnaie de base, pas le crédit.

Mais oui, alors que le bitcoin se monétise, il faut s'attendre à des fluctuations du pouvoir d'achat. La réponse raisonnable est d'ajuster votre allocation en fonction de votre appétit pour le risque. Une allocation de 0 % n'est pas une position raisonnable, car une allocation de 0 % est une allocation de 100 % à des actifs qui présentent un risque de contrepartie substantiel ou, pire encore, à des actifs qui ne sont pas des actifs en premier lieu, mais des passifs.

Mais j'ai raté le bus !

Non, vous ne l'avez pas manqué. Nous sommes encore très tôt dans le déroulement du processus de bitcoinisation. Tout le monde pense qu'il est en retard.  Tout le monde pense qu'il a raté le bus.

La plupart des bitcoiners ne considèrent pas le bitcoin comme un investissement. Il s'agit d'une technologie révolutionnaire qui vous permet de déplacer des richesses à travers l'espace et le temps. Il ne s'agit pas de s'enrichir en termes de monnaie fiduciaire. Il s'agit d'une sortie, pas d'un détour. Il s'agit de mesurer votre richesse en sats, pas en USD, ni en EUR, ni en aucun autre shitcoin aléatoire. Votre richesse. Détenue et contrôlée par vous.

De ce fait, il n'est jamais trop tard pour l'utiliser à votre avantage. Tout comme il n'est jamais trop tard pour adopter l'électricité ou internet. Il n'est jamais trop tard pour adopter le Bitcoin Standard.

Mais les Bitcoiners sont méchants !

Faites ce qu'il faut. Laissez tomber vos sacs de merde, qu'ils soient "crypto" ou libellés en monnaie fiduciaire. Commencez petit. Prenez vos responsabilités. Apprenez à vous prendre en charge. Produisez de la valeur, dépensez moins que vous ne gagnez et commencez à épargner en bitcoins. Commencez à compter votre richesse en sats.

Ou ne le faites pas. Vous pouvez aussi rester au pays des crypto-monnaies, en achetant des JPG de singe et des actions de Ponzis construites sur des sables mouvants. Vous pouvez à nouveau croire tous les mensonges du prochain prodige autiste, qui vous convaincra que les fondamentaux ne comptent pas et que les principes ne valent rien. Vous pouvez également rester dans le monde de l'esclavage fiduciaire, en croyant que votre argent devrait vous voler (tant que le taux de vol reste quelque part entre 2 et 9 %), que l'impression de billions de dollars à partir de rien est une politique monétaire sensée et que les monnaies numériques des banques centrales sont une idée géniale.

Dans les deux cas, Bitcoin s'en moque. Mais quand (pas si) la prochaine abomination centralisée implosera, et quand (pas si) le bitcoin atteindra à nouveau de nouveaux sommets, et quand les médias grand public crieront à nouveau à la "bulle", et quand le prix du bitcoin se corrigera une fois de plus après cela, et quand les imbéciles seront une fois de plus séparés des pièces qu'ils pensaient détenir, rappelez-vous ceci : vous auriez pu être mieux informés. Vous auriez pu détenir vos propres clés. Vous auriez pu gérer votre propre nœud. Vous auriez pu rester humble. Vous auriez pu empiler des sats. Tu aurais pu écouter les maximalistes toxiques. Tu aurais pu lire un livre ou deux. Tu aurais pu rester loin des shitcoins, des Ponzis, et des points centraux d'échec. Mais vous ne l'avez pas fait. Et tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même.

Bonne chance.

Notes en bas de page

1. lol
2. Regardez juste cet amas de merde. Regardez-le !
3. Securing bitcoin’s scarcity: fighting fake bitcoin par Jameson Lopp, Casa Blog
4. Don’t give up the fight!
5. "Crypto" n'a pas de politique monétaire, donc ça ne vaut même pas la peine d'en parler. Si vous êtes toujours curieux, lisez l'article de Lyn Alden ou regardez simplement l'une de ces deux images.

Sauf indication contraire, le contenu de cet article est sous licence CC BY-SA 4.0

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